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AAC : Ce que la « pratique » fait à la recherche en communication organisationnelle

Colloque international RESIPROC 2018
Les 11 et 12 juin 2018
CNAM – Paris

Dans le champ de la communication des organisations, dite aussi organisationnelle, les relations entre chercheurs et praticiens sont qualifiées par certains de limitées et difficiles (Jeanneret et Ollivier, 2004 ; Brulois et Charpentier 2009). Gryspeerdt (2004) utilise même les termes de « césure », « clivage », « fossé » et « tension » pour les caractériser. Héritages institutionnels et sociétaux, espaces de légitimation différenciés, représentations et postures respectives… plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Pourtant, que ce soit à l’initiative des uns ou des autres, communicateurs et chercheurs interagissent directement lors de rencontres, de collaborations, d’observations, d’interventions ou par la médiation de documents (revues et ouvrages scientifiques, presse spécialisée, manuels, etc.), d’organisations dédiées (par exemple l’Anvie, le Resiproc), de dispositifs de formation ou de recherche (laboratoires communs, conventions industrielles de formation par la recherche, recherches impliquées et actions, etc.) ou encore d’événements (colloques, conférences, rencontres professionnelles, etc.). Les motivations sont de différentes natures. Du côté des praticiens, sur plusieurs thèmes (Tic, conduite du changement, processus de décisions, communication stratégique, etc.), la recherche peut permettre de se distancier du travail quotidien, de sortir des injonctions du temps court, de mettre en perspective les productions, ou, dans une optique de performance, de transformer théories et analyses en connaissances opérationnelles pour in fine « fabriquer » les activités. Pour les chercheurs, l’accès au terrain peut s’avérer nécessaire que ce soit pour recenser des pratiques, mettre à l’épreuve des théories et des concepts, les mettre en tension avec des savoirs pratiques ou pour expérimenter. En outre, au-delà d’une valorisation de leurs travaux, les démarches qu’ils entreprennent dans les associations professionnelles ou les filières professionnalisantes sont susceptibles d’accompagner le développement et la reconnaissance des métiers. Enfin, des interventions dans le cadre de recherches appliquées voire actions – au-delà d’une rétribution qui participe aux besoins financiers des laboratoires et des chercheurs – peuvent donner lieu à la production d’écrits universitaires et par la suite contribuer à la reconnaissance de leurs auteurs.
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