Le réseau international sur la professionnalisation des communicateurs (RESIPROC) a pour objectif d’associer des professionnels de la communication, qu’ils viennent du monde de l’entreprise ou de l’enseignement et de la recherche, dans un projet d’étude de la professionnalisation aux métiers et fonctions de la communication. Regroupant chercheurs et praticiens issus de plusieurs pays de la Francophonie, le RESIPROC a été constitué afin de comprendre les évolutions des pratiques en communication, d’interroger le rôle des formations universitaires en communication, de renforcer le dialogue entre les communautés professionnelles et universitaires et, in fine, de définir ce qu’il faut entendre par professionnalisation en et de la communication.
On doit sa constitution, en mai 2011, à une idée commune portée par des chercheurs belges (Louvain), canadiens (Sherbrooke) et français (Grenoble 2, Lille 3 et Paris 13). Ce réseau a établi un programme de travail (cartographie, enquêtes, séminaires), présentant ses analyses en colloque universitaire (Roubaix, 2012) ou lors de rencontre professionnelle avec des praticiens (Afci, 2013), montant lui-même des colloques internationaux (Sherbrooke, 2011, Québec, 2013, Bruxelles, 2014) ou des séminaires (Grenoble, 2014) et développant un projet éditorial (les Cahiers du RESIPROC).
D’un colloque à l’autre, une filiation s’opère qui trace un chemin que nous espérons lisible et visible pour RESIPROC. Lors du premier colloque, en 2011 à Sherbrooke, le constat de l’émergence de nouveaux champs de pratiques en communication nous avait conduits à centrer notre questionnement sur l’organisation de ces champs. L’année suivante, à Roubaix, nous avions ensuite profité du colloque de l’ICA et du GERIICO sur les normes pour analyser le positionnement et les discours des associations professionnelles en communication. En 2013, à Québec, l’angle de la formation nous permettait de réinterroger le socle de compétences communes et des compétences spécialisées nécessaires à l’exercice des métiers de la communication. L’automne dernier, enfin, à Bruxelles, nos débats concernaient le numérique afin de constater de quelles façons il nous invitait à repenser les pratiques de communication en interne comme en externe.
Quatre thèmes donc – organisation, associations, formation, numérique – qui nous ont permis de construire un dialogue étroit entre professionnels de la communication issus de deux mondes différents, mais complémentaires : celui de l’entreprise et celui de l’enseignement et de la recherche. Une dynamique semble donc enclenchée. Elle a pour caractéristique de créer des ponts entre les mondes de l’université et de l’entreprise, de générer une conversation constructive entre professionnels des différents processus menant à la professionnalisation. À travers ce prisme, il s’agit tout à la fois de clarifier les métiers de la communication, les organisations représentatives, les formations, que de s’intéresser aux individus (profil, trajectoire professionnelle, vision, attentes). Il s’agit autant de s’interroger sur les normes en communication (qu’est-ce qu’une communication réussie et sur quels critères se construit son évaluation ?) que de percevoir la façon dont les formes sont bousculées sous la poussée de constantes innovations techniques. Il s’agit de constituer un corpus de savoirs, mais aussi d’identifier les savoir-faire et savoir-être et de comprendre leurs évolutions à l’aune des transformations de l’entreprise.
Cette dynamique a pour fondement la conviction que nos connaissances sur les acteurs spécialisés, les métiers, les processus de professionnalisation et d’institutionnalisation des fonctions ainsi que l’interrogation réflexive quant à nos pratiques d’ingénierie pédagogique doivent s’actualiser dans une démarche collective, internationale et réciproque.